L’Assemblée nationale a adopté à une très large majorité (247 voix pour, 76 voix contre), la proposition de loi du député breton Paul Molac relative à la protection patrimoniale des langues régionales. Contre l’avis du Gouvernement, la proposition de loi a été approuvée sans modification par rapport au Sénat, conduisant à son adoption définitive.
J’ai voté POUR cette proposition de loi. Les langues régionales expriment notre diversité culturelle. C’est une patrimoine immatériel qu’il faut protéger et promouvoir.

En France, la reconnaissance des langues régionales s’est faite progressivement, et a notamment été marquée par l’adoption de l’article 75-1 de la Constitution lors de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 dans lequel il est indiqué que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France »
Selon l’Institut national d’études démographiques, 26% des adultes vivant en métropole (soit 11,5 millions de personnes) ont reçu de leurs parents une langue autre que le français. Dans la moitié des cas, il s’agit de langues régionales, dans l’autre, de langues issues de l’immigration.
Par ordre d’importance, les langues les plus pratiquées en France en dehors du français, selon l’INED, sont l’arabe dialectal (3 ou 4 millions de locuteurs), les créoles et le berbère (près de deux millions), l’alsacien (548 000), l’occitan (526 000), le breton (304 000), les langues d’oïl (204 000), le francique mosellan ou platt lorrain (78 000), le corse (60 000), le basque (44 000).
Les mesures présentes dans cette proposition de loi visent à répondre au double objectif de protection et de promotion du patrimoine immatériel et de la diversité culturelle dont les langues régionales constituent l’une des expressions.
En particulier, contre l’avis du Gouvernement, j’ai voté en faveur des mesures relatives à l’enseignement en immersion des langues régionales. Dans le primaire et au collège des établissements proposant un enseignement « immersif », où non seulement les élèves apprennent à lire et à écrire dans la langue régionale concernée mais aussi où cette dernière est la langue de la vie scolaire. En matière d’apprentissage immersif, la Bretagne est pionnière, avec les écoles Diwan. L’enseignement immersif a fait ses preuves. Il conduit à d’excellents résultats au Baccalauréat. Il était temps de le reconnaitre dans le code de l’éducation nationale. J’ai la chance d’avoir une école Diwan dans ma circonscription à Saint-Herblain qui valorise et transmet notre culture locale. La possibilité de dispenser un enseignement immersif des langues régionales dans l’enseignement public constitue une avancée majeure. Nous avons aussi instauré un financement communal obligatoire au bénéfice des écoles associatives (comme Diwan) afin de résoudre les difficultés financières qu’elles rencontrent. C’est une très grande victoire !
C’est une victoire historique pour tous ceux qui pensent que les langues régionales sont une richesse pour notre pays.