Papa, maman, mon géniteur et moi…

Papa, maman, mon géniteur et moi…

« Tu sais ton père, ce n’est pas vraiment ton père ! ». Le secret est ainsi dévoilé. On l’apprend comme ça un jour, au détour d’une conversation familiale, quelque fois bienveillante, souvent sous le sceau de la trahison d’un secret de famille.

C’est le cas pour de nombreux enfants nés d’un don, majoritairement chez les couples hétérosexuels. On comprend de fait pourquoi le secret est plus compliqué à garder pour les couples homosexuels ou les monoparentaux.

C’est pour cela que j’ai écrit et décidé de porter l’amendement 1042, article Premier, alinéa 45, incitant les parents, toutes tendances sexuelles confondues d’expliquer à leurs enfants qu’ils sont issus d’un don et qu’un de leur parent n’est pas le géniteur.

Cet amendement qui vient d’être adopté en commission du projet de loi Bioéthique à l’Assemblée nationale. Il n’est en rien coercitif. Expliquer à son enfant le parcours réalisé, le don de gamètes, l’existence d’un tiers géniteur n’affecte pas l’amour des parents pour leur enfant et inversement.

En revanche il est normal qu’un enfant connaisse son histoire avant de l’apprendre au débotté.

C’est le cas d’Audrey qui l’a appris à 29 ans parce que « La banque de sperme avait conseillé à ses parents de surtout ne jamais rien dire. ». On mentionnera aussi le médecin qui vous annonce que vous avez une pathologie génétique engendrée par aucun de vos parents. Par qui alors ?

Ce sujet peut embarrasser. Il est sûrement difficile pour certains d’imaginer ce que c’est d’avoir une mère, un père, un géniteur. Pour moi il est important de démarrer dans la vie en sachant d’où l’on vient. C’est mieux se connaitre. Il s’agit purement de l’intérêt supérieur de l’enfant. Cela peut aider à mettre fin à des secrets de familles lourds à porter pour les parents, avec les risques que l’on connait et qui peuvent être redoutables.

Cet amendement amène naturellement le droit de l’enfant, qui à sa majorité pourra, s’il le souhaite, accéder aux données non identifiantes relatives à son tiers donneur grâce à ce projet de loi.

Connaitre ses origines c’est un droit, et je veille particulièrement à ce qu’il n’y ait pas de rupture d’égalité entre les enfants quel que soit leur mode de conception.

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